Essan
(nord-est de la Thaïlande)



"La photographie, c’est une question de réaction instantanée, une question d’émotion."
- Elliott Erwitt
อีสาน : L'essan (le e se prononce i), est un endroit que j'aime particulièrement, c'est même mon endroit préféré de Thaïlande. La gentillesse des thaïs n'y est pas corrompue par les hordes touristiques et les paysages sont magnifiques, noyés de rizières, de cours d'eau, parsemés de temples Khmers et de parcs naturels comme Khao Yai, avec des éléphants sauvages, une faune très riche et même les derniers tigres de Thailande.
Chaque fois que j'y retourne j'ai la chair de poule, comme quand je rentre chez moi après un long voyage.
l’essan, s’étend comme un vaste patchwork de rizières et de terres rouges, baigné par la lumière dorée qui caresse les plaines à l’aube. Ici, le temps semble suivre le rythme lent des buffles d’eau labourant la boue fertile. Les rizières s’étirent à perte de vue, parsemées de huttes de bambou où les paysans, le visage creusé par le soleil, sourient avec une simplicité qui vous touche au cœur. On les aperçoit, chapeau de paille vissé sur la tête, pieds nus dans la terre humide, lançant des éclats de rire entre deux rangées de jeunes plants d’un vert éclatant.
Les villages s’animent au son des grillons, du chant des coqs, et du mor lam, une musique traditionnelle qui mêle des chants mélodiques à des rythmes entraînants, souvent accompagnée du khaen, un instrument à vent en bambou typique de la région. Les paroles du mor lam racontent des histoires de la vie quotidienne, d’amour, de travail ou de spiritualité, avec une touche de poésie propre à la culture issan.
L’odeur du riz gluant cuit à la vapeur se mêle à celle des grillades de poulet, et les conversations s’égrènent doucement sous les maisons sur pilotis. On vous accueille avec un sourire sincère, un « Sawasdee » murmuré avec respect, et l’on vous offre les matins de cérémonie un verre de khao lao, l’alcool de riz local a 90 degrés! brûlant et franc, à l’image de ces terres.
À Surin, la fête de l’éléphant prend des allures de légende. Les pachydermes, parés de tissus chatoyants, défilent dans les rues. Plus au sud, les temples khmers se dressent, majestueux et silencieux, vestiges de royaumes oubliés. Le grès rouge s’embrase au couchant, et dans l’air résonne encore l’écho d’une histoire millénaire. L’Issan, c’est cette terre à la fois rude et généreuse, où le passé danse avec le présent dans une harmonie envoûtante.











































































































































































































































































































































